Audio du séminaire Transhumanisme et société : regards sociologiques critiques sur l’idéologie de l’humain augmenté

Séminaire du Collectif Société avec Nicolas Le Dévédec (HEC)

Vendredi 19 avril 2024 à 14h (local J-1060, UQAM)

Docteur en sociologie et en science politique, Nicolas Le Dévédec est professeur agrégé à HEC Montréal. Dans une perspective théorique critique, ses recherches portent sur les enjeux sociaux, politiques et écologiques soulevés par le transhumanisme et l’aspiration contemporaine à augmenter l’être humain et ses performances.

Il est notamment l’auteur de « La société de l’amélioration. La perfectibilité humaine, des Lumières au transhumanisme » (Liber, 2015) et de « Le mythe de l’humain augmenté. Une critique politique et écologique du transhumanisme » (Écosociété, 2021). Son plus récent ouvrage, à paraître dans la collection Que sais-je?, s’intitule « Le transhumanisme » (PUF, 2024).

Résumé : Le transhumanisme est un courant de pensée animé par l’ambition centrale d’augmenter, grâce aux nouvelles technologies, l’être humain et ses performances intellectuelles, physiques et émotionnelles en vue d’accéder ni plus ni moins qu’à un nouveau stade de l’évolution. Porté par une diversité d’acteurs (ingénieurs, entrepreneurs, philosophes, bioéthiciens, etc.) et appuyé par de grandes entreprises, le transhumanisme connaît aujourd’hui un rayonnement international en même temps qu’il nourrit de nombreux débats et controverses.

Faut-il condamner le transhumanisme au prétexte que la réalisation de ses idées mettrait en péril la nature même de l’être humain, comme le font valoir certains de ses opposants? Faut-il au contraire envisager de l’encadrer en régulant les développements technologiques dont il se réclame, qui constituent aux yeux de beaucoup une révolution de toute façon inéluctable? Et si le débat était ailleurs?

À partir d’un regard sociologique critique, cette conférence invitera à prendre du recul sur ce mouvement de pensée, en le resituant dans son contexte social et historique et en éclairant les enjeux sociaux, politiques et écologiques trop souvent invisibilisés qu’il soulève. C’est le rapport politique au monde promu par le transhumanisme, le modèle de société capitaliste dans lequel il s’inscrit et qu’il contribue par ses thèses à légitimer ainsi que ses implications écologiques que nous interrogerons et mettrons plus particulièrement en évidence.