La maternité de substitution : signification et conséquences

Séminaire du Collectif SOCIÉTÉ avec Ana-Luana Stoicea-Deram

*** 27 janvier 2023 14h via ZOOM ***

https://cstjean-qc-ca.zoom.us/j/86834128066?pwd=czN2cGlBRWRaeXA1Ulo4KzJWQnU3UT09

Meeting ID: 868 3412 8066
Passcode: 368427

Résumé de la présentation: Si la maternité de substitution existe depuis plusieurs décennies, et si des Etats de droit œuvrent à sa reconnaissance légale, il est essentiel de comprendre ce que cette pratique signifie et quelles sont ses conséquences pour les êtres humains (dans leur totalité) et pour les droits humains. 1) Pour comprendre la possibilité de l’existence de la maternité de substitution, la perspective féministe devrait être considérée comme incontournable ; non seulement parce que les femmes sont les seules qui y engagent leur vie, mais surtout en raison de l’ancrage de cette perspective dans la grille des inégalités.

2) La maternité de substitution signifie qu’une femme dispose de l’enfant auquel elle donne naissance afin de (et seulement pour) le remettre aux personnes qui en ont demandé la mise au monde. 3) Cette capacité de la femme qui vient de donner naissance à un enfant, de disposer de ce nouveau-né, interroge (a) les critères des limites de cette capacité (la légitimité de l’instance qui saurait les définir ; son statut ; la nature et contenu de ces limites) ; (b) le statut du nouveau-né ainsi remis ; (c) la qualification de la relation entre une femme portant volontairement une grossesse, et l’enfant qu’elle met au monde. 4) Les conséquences de la maternité de substitution sur les droits humains sont paradoxales et, en tant que telles, affaiblissent ces droits non seulement dans leur dimension spécifique (droits des femmes, droits des enfants), mais aussi universelle.

L’analyse que je propose s’appuie sur l’éthique de la considération (Corinne Pelluchon) et sur la représentation concrète de la pratique telle qu’elle apparaît dans des contrats de surrogacy« .

Textes associés à la présentation:

Ana-Luana Stoicea-Deram enseigne les politiques sociales et familiales à l’Institut de recherche et de formation à l’action sociale de l’Essonne (IRFASE). Auparavant, elle a enseigné à l’Université de Bucarest, à l’Université Paris 12 Créteil et à l’Institut of European Studies (IES, Paris). Récemment, elle a coordonné, avec Marie-Josèphe Devillers, l’ouvrage Ventres à louer. Une critique féministe de la GPA (L’échappée, 2022) et a contribué à l’ouvrage Les Marchés de la maternité (coordonné par Martine Segalen et Nicole Athéa, éd. Odile Jacob, 2021).