Conférence de Gilles Labelle

Le collectif Société a le plaisir de vous inviter à une conférence donnée par Gilles Labelle, professeur à l’École de pensée politique à l’Université d’Ottawa, intitulée :

« Le retour des choses politiques ? Lecture de Miguel Abensour »

L’exposé, dont le résumé est présenté plus bas, sera suivi de l’intervention d’Éric Martin, professeur au Cégep Edouard-Montpetit et auteur de Un pays en commun (Écosociété, 2017), qui agira comme discutant.

La conférence aura lieu vendredi le 25 janvier 2019 à 14h, à la salle 5020 du pavillon Aquin, à l’UQAM. 

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Résumé: « Le point de départ de mon exposé sera une formule pour le moins énigmatique de Claude Lefort : « Le politique se révèle […] dans [un] double mouvement d’apparition et d’occultation » (Essais sur le politique, 1986, p. 19). Les « choses politiques », suivant l’expression de Miguel Abensour qui reprend cette formule pour la problématiser, sont éminemment fragiles, disposées à disparaître au moment même où elles apparaissent. Il s’agira d’abord d’interroger ce que peut vouloir dire un tel énoncé, de se demander non seulement ce que peut signifier la disparition des choses politiques mais également ce que sont les ressorts d’une telle disparition. Ensuite, il s’agira, dans un contexte où la régulation des sociétés est censée dépendre de l’association malaisée entre des « processus sans sujet » et des mouvements d’indignation morale supposés compenser les effets induits par ces processus, de poser la question du sens que peut avoir le retour des choses politiques – par exemple des catégories qu’on pourrait mobiliser pour penser ce retour. L’exposé sera organisé autour de l’ouvrage paru à l’automne : L’écart absolu : Miguel Abensour (Paris, Sens & Tonka, 2018). » (G.L.)

Affiche du séminaire de Gilles Labelle

Parution de l’ouvrage de Gilles Labelle sur Abensour

« Pourquoi “l’écart absolu” ? Pourquoi “écart”, et pourquoi “absolu” ? “Écart”, d’abord, par rapport à quoi ? Une “pensée libre” entendue en ce sens est ou n’est pas – elle ne peut se tenir que dans un écart “absolu” avec le réel existant. Pour Miguel Abensour, l’enjeu de toute pensée critique consistait à se situer à distance des “lignes culturelles et politiques” qui orientent et organisent le réel existant. Il est aisé de se dire “critique” ; il l’est beaucoup moins de circonscrire un lieu — et de s’y tenir — où ces “lignes culturelles et politiques” sont tenues à distance, où la pensée se conjugue avec une liberté qui fait entrevoir d’autres chemins, d’autres voies. Un Ailleurs. Cette pensée annonce obstinément le “retour des choses politiques”, que le réel existant cherche à recouvrer, pour lui substituer la Nécessité économique ou la Morale. L’écart absolu n’est pas l’“objet” de l’œuvre de Miguel Abensour : plutôt que d’en parler, il serait plus juste de dire qu’elle l’incarne. »

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