Pour le premier séminaire de l’année académique, le collectif Société a le plaisir de vous inviter à la conférence de Gordon Lefebvre, enseignant retraité, qui portera sur :
Les visages du marxisme au Québec, 1950-1990
La conférence aura lieu vendredi le 21 septembre prochain à 14h, à la salle 5020 du pavillon Aquin, à l’UQAM.
« Caricaturé au point d’être méconnaissable, le marxisme joue encore le rôle de repoussoir, et cela finit par reléguer aux oubliettes le fond des idées qui fait l’intérêt de la pensée de Marx. Aussi faut-il éviter de limiter à la fixité de ses « états » notre lecture de sa réception dans notre culture. Dès 1933, dans sa critique d’un ouvrage d’Édouard Montpetit, Louis Dantin dénonçait le silence entourant Marx : « Conçoit-on que, dans un exposé des écoles économiques, Karl Marx ne soit même pas nommé ? La figure qui, en fait, la domine par son influence et la répercussion de sa pensée est entièrement absente du tableau. Le socialisme entier est traité comme quantité nulle ; son spectre ça et là se dresse sous le nom d’étatisme, mais pour être illico relégué parmi les fantômes. » Trente ans après ce constat, le marxisme a trouvé de nombreux critères d’expression empruntant divers visages pour faire sa percée dans notre société. De Parti pris à la dissolution d’En lutte !, des partis et des revues l’ont porté, n’épargnant aucune institution, y compris l’Église aux prises avec ses Chrétiens pour le socialisme. La critique marxiste des années 1950 à 1990 a abordé tous les thèmes : le nationalisme, le syndicalisme, l’école, le féminisme, la famille, le logement, la presse, etc.
Le poids des souvenirs ne suffirait pas à rendre compte de l’expérience de cette époque. C’est pourquoi je concentrerai mon exposé sur les nœuds polémiques auxquels ma génération a dû faire face. Souvent encapsulées dans les expressions « question nationale et question sociale », les questions s’imbriquaient comme des poupées russes. Elles surgissaient dans l’action et, à chaque tournant, sollicitaient notre engagement : action violente ou non violente ? État canadien ou État québécois ? Socialisme au Canada ou au Québec ? Mouvement ou parti ? Parti d’avant-garde ou parti de masse ? Centralisme ou pluralisme ? Action syndicale partisane ou non partisane ? Je témoignerai aussi des difficultés rencontrées dans mon apprentissage et dans mon enseignement du marxisme au sein du CFP (Centre de formation populaire) et au sein de l’UQAM. » (G.L.)
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